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En direct de Rome

Sortie pédagogique

Du 24 au 29 mars, les latinistes de 3ème de nos deux collèges et de 2nde du lycée sont en voyage d’étude à Rome.
Découvrez leur carnet de voyage ci-dessous.

Message du samedi 29 mars
Dernier jour à Rome

Il est temps pour Rome de nous offrir encore quelques instants de splendeur. Nous avançons à pied dans les ruelles animées où les échoppes regorgent de souvenirs. Dissimulée derrière les murs des bâtiments serrés les uns contre les autres, elle apparaît soudain, massive, triomphale. La fontaine de Trévi se dresse devant nous, jaillissant de la pierre comme une vision baroque. L’eau ruisselle en cascades, limpide, d’un bleu presque irréel. Au centre, Neptune surgit de son char. Quelques rues plus loin, nous nous arrêtons sur la place du Panthéon, le regard levé vers la façade colossale. Ses colonnes corinthiennes, noircies par le temps, soutiennent un fronton imposant. A l’arrière, l’énorme coupole dépasse des toits, défiant les siècles.

Nous reprenons notre marche vers la colline du Capitole et son musée qui abrite l’un des symboles les plus emblématiques de Rome : la Louve capitoline. Figée dans le bronze, ses pattes fermement ancrées, elle veille sur Romulus et Rémus, les deux petits jumeaux encore inconscients de leur destin. La visite ne s’arrête pas aux statues antiques. Dans une salle, un tableau attire le regard : Le Jeune Saint-Jean Baptiste du Caravage. Vêtu d’une simple étoffe rouge sombre, le saint n’a rien de l’icône pieuse des représentations classiques. Comme mélancolique, l’éclairage du maître de clair-obscur met en lumière son corps parfaitement exécuté, presque trop vivant.

Puis, nous descendons vers le Forum romain. Ici, le temps s’est empilé en strates, pierre après pierre. Les élèves tentent d’imaginer la foule, les sénateurs en toge, les marchands bruyants.

Enfin, nous parvenons au Colisée. Même après tant d’images vues dans les manuels, le choc de sa grandeur est intact. On évoque les gladiateurs, la foule en liesse, les rugissements des fauves.

Le car nous attend à la nuit tombée. Dans le rétroviseur, Rome s’efface peu à peu, mais chacun emporte en lui un fragment de cette journée qui vient s’ajouter à la mosaïque de souvenirs du voyage ; un dernier éclat d’histoire avant le retour.

Message du jeudi 27 mars
Villa d’Oplontis et Naples

Ce matin, visite de la villa d’Oplontis. À l’abri derrière les murs, c’est un autre monde qui nous attend : colonnes élancées, fresques éclatantes de vie, bassins, jardins, péristyles… On devine l’opulence, le quotidien suspendu aux plaisirs des élites romaines, avant que le Vésuve ne l’ensevelisse. Plus nous avançons, plus la villa dévoile ses fastes. Le grand péristyle, bordé de colonnes blanches, ouvre sur un jardin qui, autrefois, devait embaumer l’air de senteurs de lauriers et de roses. Un peu plus loin, la piscine immense, bassin d’agrément, rappelle que cette demeure appartenait à l’élite de Rome, à Poppée, l’épouse de Néron. Et puis, ses fresques. Des paysages d’illusion, des architectures peintes qui semblent s’ouvrir sur un ailleurs. Chaque détail témoigne du raffinement d’un monde disparu en une nuit, figé sous la lave et la cendre, mais miraculeusement préservé pour nos yeux émerveillés.

Puis Naples nous appela, bruyante, palpitante. En passant les portes du musée archéologique, ce fut une autre immersion : sculptures, mosaïques, trésors arrachés aux cendres.

Massif, imposant, dans une puissance qui défie le temps, Hercule Farnèse s’appuie sur sa massue, drapé dans une fatigue presque humaine après l’accomplissement de ses exploits. Plus loin, le Taureau Farnèse, figé dans son élan, assiste malgré lui à la lutte sauvage de Zéthos et Amphion contre la cruelle Dircé. Vénus Callipyge, ne se souciant guère de tous ces conflits, dévoile d’un geste étudié la courbe de ses hanches. La grâce succède à la force, l’élégance à la brutalité. Au détour d’une galerie, apparaît le Doriphore de Polyctète. Corps parfait, équilibre absolu, il incarne l’idéal du kalos kagathos, cette harmonie du corps et de l’esprit que les Anciens poursuivaient comme un absolu. Si le marbre sculpté impressionne par sa grandeur, la mosaïque frappe par son minutieux éclat. Un immense panneau, un memento mori venu de Pompéi, rappelait aux habitants la précarité de leur existence. « Profite de la vie » « car demain n’est pas certain ». Le message, clair, intemporel s’impose au visiteur qui en perçoit toute l’ironie tragique.

Dans la splendeur figée des fresques ou dans le marbre imposant des statues, dans les minuscules tesselles assemblées avec patience, dans cette obsession de l’harmonie et du vivant, Oplontis et Naples font de nous les héritiers de ces regards, fascinés par la même quête d’éternité.

Message du mercredi 26 mars
Du Vésuve à Pompéi

Après un trajet sinueux à travers les pentes du Vésuve, le bus s’arrêta ce matin à une altitude où la végétation commence à céder la place à la roche nue. Il fallut poursuivre à pied. Les premiers mètres furent faciles, presque engageants, mais bien vite, la pente se fit plus raide. Autour de nous, le paysage se dépouillait : plus on montait, plus la végétation se faisait rare, remplacée par des pierres noircies, témoins d’anciennes colères du volcan.

Enfin, après un dernier effort, le sommet s’offrit à nous. Les parois abruptes du cratère immense, béant, révélaient des strates de cendres et de lave figée, mémoire silencieuse des éruptions passées.

L’après-midi, nous sommes redescendus vers Pompéi, ville figée dans son dernier souffle. Dès les premiers pas, dans les ruelles de pierres, un étrange silence s’imposa. Ici, tout est trace et absence. Les maisons laissent deviner la vie qui les animait autrefois : une fresque à peine effacée, un comptoir de taverne abandonné, les rainures des chars encore visibles sur les pavés.

Peu à peu, le ciel se chargea de nuages, et quelques gouttes commencèrent à tomber, rendant les pavés glissants. Le forum s’ouvrît devant nous, vaste place où résonnait jadis le tumulte de la cité. Plus loin, le théâtre, les thermes, et les moulages d’habitants surpris par la catastrophe, figés dans une posture d’effroi ou de supplication.

Quand nous quittâmes Pompéi, l’averse s’était calmée, mais une atmosphère étrange demeurait comme si, en marchant sur ces pierres marquées par l’Histoire, nous avions entrevu, l’espace d’un instant, ce que signifie vraiment le passage du temps.

Message du mardi 25 mars
Florence, une journée hors du temps

À peine sortis du car, Florence apparaît dans toute sa splendeur : un enchevêtrement de toits ocres, le Duomo dressant sa coupole colossale au-dessus de la cité, et l’Arno traçant une ligne d’or.

Nous traversons le Ponte Vecchio. Suspendu au-dessus de l’Arno, ce vieux pont aux échoppes médiévales résonne des pas des passants.

La Piazza della Signoria nous accueille avec sa galerie de sculptures. Neptune fixe l’horizon du haut de sa fontaine tandis que Persée brandit la tête de Méduse, figé dans une victoire éternelle.

Devant le Palazzo Vecchio, la réplique du David de Michel-Ange nous rappelle que cette ville fut le berceau des génies.

Bientôt, la silhouette majestueuse du Duomo s’impose à nous. Sa coupole de Brunelleschi, défiant les cieux, domine un entrelacs de marbre blanc, vert et rose. À ses côtés, le Baptistère nous dévoile ses célèbres “Portes du Paradis”, où chaque détail raconte un fragment de l’histoire biblique.

Nous poursuivons jusqu’à la basilique Santa Croce. Derrière ses murs solennels reposent les âmes de ceux qui ont changé le monde : Michel-Ange, Galilée, Dante… Nous nous attardons devant leurs tombeaux, mesurant l’empreinte qu’ils ont laissée sur l’humanité.

L’éclat de Florence, nous aura fait, l’espace d’une journée, toucher l’éternité.

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